Olivier

Le mouvement et les sentiments

Mes sculptures se veulent avant tout volontairement non figuratives. Chaque pièce est travaillée de manière très suggestive afin de laisser une large place à l'imaginaire. Très attaché aux notions de liberté et d'évasion, je tiens à ce que chacun puisse interpréter de façon singulière mes réalisations.
Ne voulant pas me limiter à la reproduction des œuvres du passé, mes sculptures touchent le symbolisme, l'abstrait et l'esthétisme. Je tiens particulièrement à me détacher du fonctionnel, du concret et de l'utile pour tendre vers une traduction des sentiments, des émotions.
Sensible aux mouvements créés par chaque création, j'attache une grande importance à l'harmonie des courbes. Je tiens particulièrement à ce que chaque pièce ne soit pas figée, immobile. Chacune d'elle peut être tournée sur 360 degrés afin de pouvoir profiter des divers points de vue, portes d'entrées de l'œuvre. Cette simple mobilité permet la surprise du plaisir de changer de point de vue. Je recherche à chaque fois un sentiment de fluidité et de légèreté. Le plaisir des yeux me paraît un incontournable comme celui du touché que je cherche à provoquer chez le spectateur.
L'olivier étant par nature un bois doté d'une magnifique structure veinée et torturée, ma tâche est avant tout de respecter la matière, le produit du temps sur l'arbre. Chaque création est mise en scène avec une volonté de conserver le caractère exceptionnel de la pièce de bois originale.
Chaque réalisation est entièrement sablée, puis retravaillée sur certaines parties. Il s'agit de mettre en valeur la beauté naturelle mais cachée de certaines parties de la pièce de bois : c'est en quelque sorte découvrir un trésor à chaque fois. Néanmoins, reste à apporter une cohérence entre l'opération de l'homme et la matière naturelle ; Pour moi, composer une œuvre, c'est faire naître une expression, faire ressentir un sentiment, c'est prendre parti, faire des choix, pour finalement percevoir l'évidence.
Mes sculptures tentent d'exprimer différents points de vue grâce à deux teintes et une multitude de nuances possibles. Le brut sablé et le poli brillant au centre de ma palette de sculpteur ne s'affrontent pas mais sont bien deux manières d'aborder l'ouvre, deux regards différents sur une pièce.
Le produit de ce dialogue cherche à dépasser la confrontation pour tendre vers la complémentarité. La sensibilité de chaque pièce est donnée par la juste proportion des deux structures, par le contraste que l'une apporte à l'autre et réciproquement. L'une ne doit pas prendre le pas sur l'autre. La recherche d'un équilibre est indispensable mais ne correspond en aucun cas à une égalité de surface travaillée. Car pour ma part, compléter, c'est apporter à l'autre ce que l'on n'a pas soi-même.
Finalement, je me plais à croire que chacune de mes créations est régulièrement manipulée, tournée ou même encore caressée.